Tout allait si bien. La vie était si paisible, dans les terres du royaume d'Irjunan. La guerre contre les belliqueux voisins du nord-ouest, Raal-Basharak, était terminée depuis plus de 200 ans, et les relations diplomatiques s'amélioraient à chaque génération, au point que des ententes de commerce furent signées. Les récoltes étaient bonnes années après années, les famines de l'époque n'étaient plus qu'un vague souvenir des gens âgés. Sous le reigne paisible de la reine Ururkan, toutes les régions du royaume étaient prospères, et avec du recul et du temps, les historiens auraient pu déclarer que cette époque était l'âge d'or du royaume.






...N'eut été du grand cataclysme.

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C'était un bel après midi d'été à Huijil.



Un demi million d'habitants s'affairent à leur besogne, dans cette ville entourée de champs et de forets. Sans murs défensifs, Huijil était tout de même en sécurité, car loin des côtes, elle pouvait compter sur la protection des villes fortifiées qui l'entouraient, et sur la puissante armée royale qui n'avait de toutes façons tirée un seul coup de cannon sur un ennemi depuis la guerre lointaine contre Raal-Basharak.


Les fermiers qui labouraient au nord de la ville furent les premiers à le voir. Ce dome de lumière bleutée au
loin, immense, qui grossissait à une vitesse phénoménale. Quelques secondes plus tard, tous les habitants de la
ville et des environs, sans comprendre ce qui leur arrivait, furent projetés par terre par ce souffle de vent
impitoyable. Les toits des maisons furent arrachés, les arbres déracinés. Alors que les gens tentaient tant bien
que mal de se réfugier, la terre trembla et se déchira. Des rues entières furent aspirées dans le sol, alors qu'à
certains endroits, les entrailles de la terre j'aillissaient en explosions de lave, d'eau bouillante et de gaz
toxiques. Ce n'est qu'après avoir tué la plupart des survivants du premier souffle, que le tremblement de terre cessa.



Les survivants du cataclysme se rendirent compte rapidement que le pire était à venir. Les monstres qui depuis longtemps
avaient été chassés par les hommes dans les montagnes et les forêts les plus reculées, revinrent rôder alentour de la
ville, comme en préparation d'une vengeance. Ces créatures redirent la tâche de sortir de la ville pour de la nourriture,
de l'eau, des renforts, presque impossible, pour ces gens mal organisés, blessés et terrifiés. Cependant, sortir de la
ville devint néamoins une priorité, car le sol était instable et les écroulements incessants.

...

Deux mois plus tard, les survivants du grand cataclysme qui avait frappé la ville de Huijil s'étaient reconstruits un
piètre petit village entouré d'une haute palissade de bois, sur un sol plus solide à 4 jours de marche de leur ancien domicile.



La terre semblait avoir pourrite, il était devenu presque impossible de faire pousser quoique ce soit, encore moins de faire de l'élevage. La chasse était dangeureuse, la gibier était rare, et bien souvent les chasseurs finissaient eux même en gibier pour les monstres. Et puis il y avait cette vague d'enlèvements... Certains soutenaient que des villageois affamés s'étaient livrés au cannibalisme, alors que d'autres affirmaient avoir vu des créatures des ténèbres sauter par dessus la palissade la nuit pour s'emparer de leurs victimes. Il n'y avait plus d'espoir pour ces gens, qui avaient envoyés les rares hommes en santé chercher du secours depuis longtemps, sans que personne ne soit revenu.




Ce soir, un conseil comprenant tout le village aura lieu, une décision sera prise sur la marche à suivre. Les gens sont
terrifiés, mais tous s'entendent pour dire que ce n'est pas une vie, et qu'il faut faire quelque chose. Envoyer d'autres
gens au suicide en tentant de chercher de l'aide? Quitter le village et s'établir plus loin, en laissant derrière tous ceux
qui ne peuvent plus ou qui ne veulent pas se déplacer? Une décision sera dure à prendre, mais devra être prise.